Petite histoire de la notion d’ambiance


resumo resumo

Jean-Paul Thibaud



sensible mais bien plutôt le déséquilibre entre la part de l’action et celle de la réception. De la même manière qu’un excès d’activité empêcherait de ressentir l’unité et la qualité de ce qu’on est en train de vivre, un excès de réceptivité conduirait à une perte de contact avec la réalité du monde[69]. En définissant l’expérience comme l’interaction entre un organisme et son environnement, Dewey montre en particulier comment celle-ci procède simultanément de l’action et de la réception.

Si les approches exposées précédemment ont permis de mettre à jour le versant pathique de l’ambiance (psychopathologie des ambiances) et le caractère situé d’une ambiance (esthétique des ambiances), elles sont restées pour l’instant très allusives quant à l’intrication étroite entre des manières de sentir et des façons d’agir. Ne peut-on pas de demander alors comment la théorie de l’action et la théorie des ambiances s’enrichissent mutuellement ? D’une part, l’approche pragmatique des ambiances permet de mettre l’ambiance à l’épreuve des situations quotidiennes en montrant son caractère opératoire. La notion d’ambiance se dote ainsi de sens à partir du moment où elle n’est pas abordée exclusivement pour elle-même mais au contraire articulée avec les problèmes concrets rencontrés par les citadins. D’autre part, l’ambiance aide à développer une conception pragmatiste modo aesthetico. Elle alimente l’idée d’une esthétisation du pragmatisme d’ores et déjà en œuvre chez quelques auteurs contemporains[70].

 

Références

Augoyard, J.F. (2002) « Esthétique des ambiances ». Communication orale enregistrée et transcrite lors du Séminaire Ambiance tenue au Cresson en 2001-2002, Grenoble : Cresson, multigr

________. (1995) L’environnement sensible et les ambiances architecturales. L’espace Géographique. n° 4, pp. 302-318

________.  (2000) Sur la fuite des idées. Grenoble : Jérôme Million

 

Outre les travaux précurseurs de John Dewey, je pense en particulier à la théorie esthétique développée par Richard Shusterman et aux divers écrits de Herman Parret en la matière. Cf. Shusterman, R. (1992) L’art à l’état vif. La pensée pragmatiste et l’esthétique populaire. Paris : Minuit ; Parret, H. (1999) L'esthétique de la communication. L'au-delà de la pragmatique. Bruxelles : Ousia.



[69] Dewey J. Having an experience. In Art as Experience. Op. cit.

[70] Outre les travaux précurseurs de John Dewey, je pense en particulier à la théorie esthétique développée par Richard Shusterman et aux divers écrits de Herman Parret en la matière. Cf. Shusterman, R. (1992) L’art à l’état vif. La pensée pragmatiste et l’esthétique populaire. Paris : Minuit ; Parret, H. (1999) L'esthétique de la communication. L'au-delà de la pragmatique. Bruxelles : Ousia.















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